Pour en savoir plus sur la KabbaleIrmin Vinson |
Il y a bien d'autres discours du même genre sur kabbalah.com, sonnant tous comme d'inoffensifs bavardages New Age, ce qu'ils sont probablement pour la plupart. Comme pour les autres célébrités citées dans un récent article de National Vanguard, la Weltanschauung de Britney Spears ne subira pas d'appauvrissement grave du fait de sa petite amusette avec le soi-disant mysticisme juif de la Kabbale (= «Tradition», souvent francisé en Cabale ou Cabbale). Ce mysticisme juif bien empaqueté est cependant une fraude. La version hollywoodienne de la tradition ésotérique juive, l'esprit humaniste du New Age qui a attiré Britney et Madonna, n'a pas grand-chose à voir avec la véritable Kabbale. Dans la mesure où le kabbalisme de Hollywood est du New Age, promettant l'union avec le cosmos, il s'agit d'un hindouisme indo-aryen et d'un néoplatonisme grec simplifié et standardisé; dans la mesure où il enseigne l'amour fraternel, c'est un emprunt cynique au Nouveau Testament chrétien. Les Juifs, comme tout autre groupe, ont droit à toute croyance religieuse étrange qu'ils choisissent de cultiver, et beaucoup des enseignements authentiques de la Kabbale sont vraiment étranges. Ce à quoi les Juifs ne devraient pas avoir droit est la représentation trompeuse systématique de leurs traditions religieuses. Le judaïsme historique n'enseigne pas la fraternité humaine et ne recherche pas le bien-être de toute l'humanité. Durant la plus grande partie de son histoire, le judaïsme a été une religion tribale consacrée seulement au bien-être de ses membres et méprisante pour tous les non-juifs, dont elle a régulièrement contesté l'humanité essentielle. C'est la religion d'un peuple spécifique, et toutes les «lois spirituelles de l'univers» qu'elle peut invoquer ont été passées au filtre d'un fort particularisme racial. Pour le meilleur ou pour le pire, ce fut le christianisme qui découvrit la fraternité humaine, et ce fut l'Epoque des Lumières européenne, et particulièrement la Révolution Française, qui formula cette découverte sous la forme d'une idéologie politique cohérente. Savoir si nous devons nous vanter de cette dangereuse découverte est une autre affaire, mais le fait demeure que nous en Occident n'avons rien à apprendre du judaïsme à ce sujet. La Kabbale, à peu près synonyme de mysticisme juif, est un vague ensemble d'enseignements oraux et de textes mystiques, incluant la tradition ésotérique communiquée par Jéhovah à Adam et à Moïse. Son document le plus important est le Sefer ha-Zohar (le «Livre de la Splendeur»). Le Zohar, que les kabbalistes du New Age étudient sous une forme abrégée, contient les enseignements secrets de la Torah (le Pentateuque), les cinq premiers livres de l'Ancien Testament. Il fut soi-disant compilé par un fameux sage juif en Palestine au second siècle apr. J.C., mais la plus grande partie fut en fait fabriquée par un audacieux charlatan juif, aux alentours de 1280 en Espagne, un fait embarrassant que même le plus grand vulgarisateur de la Kabbale, Gershom Scholem, a reconnu à contrecœur (Encyclopaedia Britannica, édition de 1964, article «Cabala»). Le kabbalisme implique un étrange ethnocentrisme juif qui n'a rien en commun avec la bouillie sentimentale à la sauce New Age qu'on trouve sur kabbalah.com. Si la Kabbale offre vraiment un ancien savoir ésotérique, comme l'affirment les gourous juifs qui le vendent actuellement, sa possession est au-delà de la compréhension des simples Gentils, qui (en tant que mauvais «membres de Satan») sont mentalement et spirituellement incapables de la comprendre. «Les âmes des non-juifs», écrivit le kabbaliste Hayim Vital, «viennent entièrement de la partie femelle du domaine satanique. Pour cette raison les âmes des non-juifs sont appelées mauvaises, pas bonnes, et ont été créées sans connaissance [divine]» (cité dans Israel Shahak & Norton Mezvinsky, Jewish Fundamentalism in Israel [London: Pluto Press, 1999], p. 58). Cela exclurait Britney et Madonna de la gnose kabbaliste, même si elles portent leurs «ficelles rouges de Rachel» à tout bout de champ. Pour citer à nouveau Shahak et Mezvinsky: «La plupart des auteurs juifs qui ont écrit sur la Kabbale en anglais, en allemand et en français ont évité ce sujet ou ont dissimulé son essence sous des nuages de généralisations trompeuses. Ces auteurs, Gershom Scholem étant l'un des plus importants, ont employé l'astuce consistant à utiliser des mots comme 'hommes', 'êtres humains' et 'cosmique' afin de faire croire que la Kabbale propose un chemin menant au salut pour tous les êtres humains. Le fait réel est que les textes kabbalistes ... soulignent le salut seulement pour les Juifs» (ibid.). Le kabbalisme de Hollywood est simplement une nouvelle variante d'une vieille pratique, la commercialisation trompeuse de fausses traditions religieuses juives, dans ce cas une remise à la mode du mysticisme tribal du judaïsme sous la forme d'un trésor spirituel humaniste «donné à l'humanité par le Créateur». Je conclurai par un exemple de tradition kabbaliste en pratique: La puissance de Satan, et son rapport avec les non-juifs, sont illustrés par une coutume répandue, établie sous l'influence kabbaliste dans de nombreuses communautés juives à partir du XVIIe siècle. Une femme juive revenant de son bain rituel et mensuel de purification (après lequel elle doit obligatoirement avoir des rapports sexuels avec son mari) doit prendre garde à ne pas rencontrer l'une des quatre créatures sataniques: un Gentil, un porc, un chien ou un âne. Si elle rencontre l'une d'entre elles, elle doit prendre un autre bain. La coutume fut recommandée (entre autres) par le Shevet Musar, un livre sur la conduite morale juive publié pour la première fois en 1712, qui fut l'un des livres les plus populaires parmi les Juifs d'Europe orientale et des pays islamiques jusqu'au début de ce siècle, et qui est encore beaucoup lu dans certains milieux orthodoxes. (Israel Shahak, Jewish History, Jewish Religion [London: Pluto Press, 1994], p. 107 note 10.)L'idée, bien sûr, est que les Gentils, comme les porcs et autres animaux impurs, sont spirituellement contagieux. Nous pouvons être certains que le serviable rabbi de Madonna a veillé à ce que ce morceau particulier de la tradition ésotérique juive reste dissimulé.
Originellement publié en anglais (2003-22-10) sur National Vanguard. |